Nous avons marché. Longtemps. Le long de sentiers pierreux, accrochés au ciel par d'improbables cathédrales plantées dans le sable, nous plongeant, sans cesse, dans de nouveaux vertiges. Parfums de miel et de bruyère. Parcouru d'étranges paysages. Lunaires. Où les pierres s'érigent comme des masques. Face à la mer. Comme un défit. Et qui, dans un dialecte muet, murmurent la même litanie des jours depuis l'avènement des temps.
Nous avons fuit la côte. Son bruit, ses odeurs, ses plages. Son aristocratie arrogante qui s'avachit dans ses villas, se prélasse sur ses yachts. Nous nous enfonçons dans les terres. Une autre Bretagne s'offre à nous. Celle des bois et des rivières. Calme et sereine. Apaisés, nous poursuivons toujours la musique. Kouign aman et viande saoule. Sur des scènes toujours plus grandes, où les idoles se désagrègent de leur socle.
Nous sillonnons la plaine. Parcourons les lacs. Franchissons collines, montagnes et forêts. Tapis dans un coin d'ombre, une eau blanche comme un serpent d'argent nous susurre qu'il est temps de rentrer. De remonter le fil de l'eau. Mer, fleuve, rivière. Et retrouver la source. Notre chemin s'achève ici. Malgré la route, qui elle, ne cesse de continuer.
les ambiances sont superbement retranscrites. On s'y croirait.
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