Paris, Juillet 2012
Il pleut. La capitale étale sa grisaille et le besoin d'un nouveau point de fuite en forme de ligne d'horizon se fait de plus en plus pressant. Voir la mer. Comme une obligation. Avaler les kilomètres. Oublier le ciel et suivre la côte.
Plonger son regard dans le lointain pour mieux se perdre dans le sillage des bateaux.
Les chalutiers sont à quai, bons pour la retape, et se laissent caresser le ventre du haut de leurs béquilles. Ça sent l'huile et la peinture. Comme un relent de moules-frites à marée basse. Avec un vent de travers nord qui fait tinter les cordages. Alors on se tait, on respire et on écoute. Petites leçons de choses.
La pluie nous poursuit, nous colle aux basques, nous trempe jusqu'à l'os. Garder le cap. Ménager ses forces. Continuer à avancer. Chercher la musique sous de drôles de chapiteaux, sur de drôles de plages. Sans la mer. La foule s'en moque. Elle hurle et elle ondule pour mieux faire entendre qu'elle n'en a plus rien à foutre, de la pluie, du vent, des vaches... et elle à bien raison.
D'ailleurs le soleil se lève.
Il est temps de reprendre la route...
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